J’ai toujours dessiné, mes professeurs à l’école, mes collègues de travail aux réunions, les gens dans la rue.
J’ai montré mes croquis à des amis et à beaucoup de gens sérieux. Ça les a amusés, ça les a distraits mais ils ne voyaient pas l’intérêt de passer son temps à dessiner alors qu’il y avait tant de travail important à faire, tant de livres intéressants à lire et à écrire. Tant de choses à acheter.
Il y a bien longtemps, je n'avais pas encore 30 ans, j’ai lu dans un livre qui parlait de l’essence et la signification de l’art illustratif « … je voudrais bien dessiner le contenu de ma « philosophie de la liberté... » A partir de ce jour je savais qu'il existait un philosophe qui avait lui-même écrit de nombreux livres et même une histoire de la philosophie qui était prêt à prendre l'art d'illustrer un ouvrage "de pensée pure" au sérieux ? Mes croquis en marge de livres allaient s’inscrire dans une tradition et un savoir-faire qui remontaient à l’Égypte ancienne ? A quoi bon illustrer un texte qui pour bien des philosophes se suffit à lui-même ? Personne à ma connaissance, n’avait ouvert la voie en ce sens. Après la bible des pauvres qui s'adressait à ceux qui ne savent pas lire latin et grec, aux illettrés, il y aurait maintenant son livre qui s'adresse à ceux qui savent penser sans répéter des pensées? Cette interrogation me poursuivit bien longtemps. Je vécu ainsi seul, sans personne avec qui parler véritablement...
Dans toutes les tâches que je signais de mon nom Denis Ruff, je dépendais beaucoup de mes talents, de mon éducation, de mes origines sociales. etc
Surtout dans les années de ma vie professionnelle je savais que j'avais un potentiel à développer qui ne dépendait plus des autres: mon espace de liberté.
En 2017 quand je suis parti à la retraite, je savais que je pourrais maintenant vivre ma vie, me réunir à un personnage que je nomme Fred Finus qui m'avait accompagné tout le temps en marge de Denis Ruff que je devais nourrir pour qu'il puisse développer ses projets.
Alors imaginez ma surprise, lorsque j’appris que la Maison Rudolf Steiner de Berlin organisait en cette même année une exposition précisément sur ce thème.
J’ai répondu de plein cœur à cet appel. Pour montrer mon savoir faire, j’ai exposé quelques dessins que j’avais conservés et j’ai passé mon été à en faire de nouveaux pour cette occasion. En regardant les autres exposants, j’ai réalisé qu’il y avait des millions de personnes de par le monde qui savaient dessiner, qu’il y avait des milliers de personnes qui avaient étudié la philosophie de la liberté. Mais que dans le domaine de l’illustration de textes philosophiques, il restait beaucoup à faire. Nous vivons pourtant à une époque où l’image est omniprésente, où images et textes vont de pair. Cela ne tenait qu’à moi d’aller jusqu’au bout de mon idée, en toute liberté et de me mettre en route par pur amour de créer, à ma manière.
C'est ainsi que Fred Finus profitant de l'expérience de Denis Ruff s'est mis à étudier et à créer différemment.
l'aventure a commencé ... en Route vers la liberté
Denis Ruff a deux amours: le dessin et les langues. Il en a d’ailleurs fait son métier en enseignant à la fois les arts plastiques et le français dans un pays germanophone. La bande dessinée qui combine en quelque sorte ces deux matières fait partie de ses centres d’intérêt. Il admire la créativité de maints auteurs du 9ème art, mais constate que cet intérêt n’est pas toujours partagé par son entourage. Pour donner de la valeur à ce domaine, il a entrepris l’expérience de créer un roman graphique, signé Fred Finus sur la trame du premier chapitre de la philosophie de la liberté de Rudolf Steiner.
Ce premier album reflète le bonheur que l’artiste éprouve en découvrant qu’il existe réellement une liberté propre à chacun. En partageant son expérience, il vous invite à découvrir votre espace de liberté, celui qui sommeille en chacun de nous...
René et Valérie sont en route vers la liberté chacun à sa façon!
René est un artiste partagé entre un monde qui s'offre à lui et son imaginaire où tout pourrait être plus beau, où tout serait mieux. Il voudrait investir le pouvoir créatif qu'il expérimente dans son activité journalière pour pouvoir améliorer sa vie et celle des autres. Des idéaux élevés qui coincent souvent avec les contraintes du quotidien. Il apprend à vivre au fil des difficultés, étape nécessaire à son évolution.
Valérie est à la tête d’une pharmacie. Elle est engagée dans un domaine social et économique. Il est nécessaire qu’elle gère à différents niveaux : préserver son humanité tout en respectant les règles de conduite d’une entreprise confrontée aux contraintes économiques.
L'histoire n'a pas de plan à long terme. En général c'est René qui avance une idée, un principe qu'il veut discuter avec Valérie. Celle-ci écoute et donne son avis. Par cet échange , ils cheminent en pensée et se trouvent finalement tous deux enrichis par la rencontre.
La citation complète de Spinoza 1674 qui se trouve dans la philosophie de la liberté de Rudolf Steiner chapitre 1 (1918) serait:
"Car, quoique l'expérience nous enseigne que les hommes sont très peu capables de modérer leurs désirs et que, lorsque des passions contraires les agitent, ils conçoivent le mieux et font le pire, il n'empêche qu'ils se tiennent pour des êtres libres, et ceci parce qu'ils ont des désirs plus forts les uns que les autres, et parce que maints de leurs désirs sont émoussés par le souvenir de quelque autre chose à laquelle on ne prend pas bien garde."
Denis Ruff, artiste et pédagogue, aime découvrir l’insolite.
Par
ses voyages et ses études autodidactes, il dispose de bonnes connaissances culturelles, surtout en ce qui concerne la civilisation égyptienne pharaonique.
Habitant depuis plus de 40 ans au pied du Goethéanum, il en connait une histoire…
Sa façon originale de voir
les choses fait souvent naître des questions qui incitent à réfléchir.
engagé pour HOMMES et CULTURES
Im EINSATZ für MENSCH und KULTUR